Les Poppys
MY NANG
G. Péram, 1972


My Nang, elle a huit ans, des cheveux noirs
C'est l'enfant grecque de notre histoire
Elle est pieds nus, seule dans la vie.

Elle a tout vu, et tout compris,
Même le papier qui est signé,
Même le soleil, même la fumée,
Même son père qui est parti,
Préférant de loin son fusil.

Elle cueille le riz pour subsister.
Elle a souri, et puis pleuré.
Elle ne sait plus marcher tranquille
Sans se cacher même dans la ville.
Elle ne sait pas ce qu'est la paix.

Plus de soldats? vraiment? jamais?
Plus de sirènes?
Plus d'explosions?
Ils vont partir tous les avions?
Des souvenirs, rouges de sang,
Un avenir, mais... sans parents.

My Nang, toi que j'ai vu dans le journal
Porter de la poudre et des balles
Je voudrais bien que tu sois là,
Si tu vis encore toutefois
Et moi, l'enfant qui chante la vie
Je chante pour toi, cette fois-ci.
Et j'espère que tu entendras, un jour, ce disque
Il est pour toi.


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