Francine Raymond
L'ÎLE VEUVE


Ils reviendront les soirs de tempête
Agiter le sable des souvenir
Ne pleurez pas femmes si belles
D'une brume vous serez enlacées

Dans le vent de Brest
On entend encore
Pleurer des femmes sur l'île d'Ouessant
Leurs hommes marins
Poussés vers la mer
Par la misère que la mort attend

Comme un goût de sel
Qui pince les lèvres
La peur sous le ciel menaçant
Autour d'une table
Des voix insulaires
Parent de t'empêtre et de vent

C'est une complainte
L'île veuve
L'île veuve
Sur l'eau une plaine
L'île veuve
Sans hommes ni enfants

Récits de récits
D'oiseaux solitaires
De la détresse d'un écueil
Une vie sans abri
Pareille à la terre
Aux longs hivers froids comme un deuil

C'est une complainte
L'île veuve
L'île veuve
Sur l'eau une plaine
L'île veuve
Sans hommes ni enfants

C'est une complainte
L'île veuve
L'île veuve
Sur l'eau une plaine
L'île veuve
Sans hommes ni enfants


À la page des textes de Francine Raymond
À la page des textes