Colette Renard
IRMA LA DOUCE
Paroles: Alexandre Breffort, musique: Marguerite Monnot, 1956


Mon rêve chaque soir enjambe les horizons
Tout là-bas, y a la Butte, la Butte et ses maisons
Le Rochechouart, Pigalle, les bars et les tabacs
Y a le ciné, y a la vie et la nuit sur tout ça...

Et puis il y a le Caulaincourt
Où rodent les filles d'amour
Et parmi ces filles là
Y a mon Irma, Ma môme...
Elle est loin mais je crois
Qu'elle pense toujours à moi
Et qu'elle trouve le temps long
Au bout du Pont, Ma môme.

J'ai beau me la raconter, j'y crois pas j'y crois plus
J'ai le cafard et c'est tout et y a pas de lan tur lu
Y a pas de chansons qui tiennent, j'ai beau me la raconter
L'espoir moins qu'y en a, plus que c'est lourd à porter,

Je revois le Caulaincourt
Où rodent les filles d'amour
Et parmi ces filles là
Y a mon Irma, Ma môme...
On dirait qu'elle m'entend
Mon Irma qui m'attend
Et que son coeur me répond
Du bout du Pont, Ma môme.

Tout de même à supposer, tout d'un coup si je revenais
Ce serait comme qui dirait, ce serait quatorze juillet
Quelle fête, quelle nuit, quel boum, quel ciel et quelle java
J'en ai les genoux qui tremblent comme si qu'il était là

Tout Montmartre avec moi
Ferait flamber sa joie
En vert en rouge en bleu
Comme un grand feu
De Bengale
On danserait dans les rues
Et je croirai ce que je crois plus
Que le Bon Dieu pour sûr
Règne enfin sur Pigalle.


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