Michel Rivard
TOUT SEULS EN AMÉRIQUE


Tout seuls en Amérique rappelle-toi les sirènes
Les bateaux de couleurs et le vin tiède et doux
Nous nous tenions blottis sur un quai de fortune
Et des années lumières s'étalaient devant nous

Sous la laine et le cuir collés collés nos corps
Pour ne laisser passer que nos frissons nouveaux
Sur les marais teintés de couleurs volatiles
Nos yeux se promenaient et cherchaient des oiseaux

Tout seuls en Amérique rappelle-toi la promesse
Et nos mains caressantes de se savoir aimées
Et les mots fabuleux qui glissaient de ta bouche
Si ton rêve est le mien je veux ce que tu veux

Tout seuls en Amérique rappelle-toi cette chambre
Aux rideaux de coton le souffle de la mer
Endormie tu disais il fait froid sur la terre
Garde-moi de la peur je disais garde-moi

Nous marchions en silence sous la pluie délicate
Visiteurs égarés dans la morte saison
Notre pacte d'amour encore chaud sur les lèvres
Un enfant sur la grève écrivait son prénom

Tout seuls en Amérique vers la fin de ce siècle
Au milieu de nos vies à la tombée du jour
Je t'aimais comme je t'aime ma belle évidence
Ma nouvelle enfance je t'aimais comme toujours

Tout seuls en Amérique vers la fin de ce siècle
Au milieu de nos vies à la tombée du jour
Je t'aimais comme je t'aime ma belle évidence
Ma nouvelle enfance je t'aimais comme toujours


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