Richard Séguin
SOUS LES CHEMINÉES


Premier amour premier baiser
Le vent chaud du mois de mai
J'entendais les rires courir dans l'air figé
De l'été suffocant qui avait tout son temps
Ta blouse entrouverte mon oreille sur ton coeur
Couchés dans le champ on avait fait le serment
Ne jamais vieillir de ne jamais mourir

Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit
Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit

Le fleuve était caché comme il l'a toujours été
Devant le restaurant on traînait nos quinze ans
On regardait passer les cargos étrangers
Baptisés de surnoms qu'on leur avait donnés
Chargés d'horizon de nos rêves déchaînés
Chargés de soirées sans savoir où aller
Quand les yeux se ferment en quittant le rivage
Quand les yeux se ferment pour garder cette image

Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit
Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit

Dans un pays encore à genoux
Des noms de rues empruntés un peu partout
Avenue Broadway pare-chocs chromés
Gangs de quartier vent de liberté
Cinéma qui se mire dans les flaques d'eu
Qu'éclaboussent aussitôt les rêves brisés
Semaine rapiécée en robe du dimanche
Qui refait le trajet protéger par les anges

Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit
Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit

Le soleil s'endort sur la lignée des wagons
A bien regardé rien n'a vraiment changé
Derrière la fumée maisons d'ouvriers
Les rêves oubliés l'autre côté du fossé
Et le vent murmure entre les peupliers
Le secret des mots offert à la vie
Ne jamais vieillir ne jamais mourir
Même s'il fallait y laisser sa peau

Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit
Sous les cheminées celles qui brûlent jour et nuit
Jour et nuit
Jour et nuit


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