Gilles Servat
LE JOUR N'EST PAS LA VÉRITÉ


Le jour n'est pas la vérité
Le solaire azur est un voile
Cachant par lumière éclatée
Espace et chantantes étoiles
La nuit givre la voie lactée
Du ciel noir l'épinière moëlle
La seule qui soit arrêtée
C'est Polaris guidant les voiles

L'étoile du nord axe des nuits
Les autres tournent autour d'elle
Myosotis mouron millepertuis
Stellaires statices ou immortelles
L'Ourse et Cassiopée qui la suit
Toute l'année lui sont fidèles
D'autres paraissent et puis s'enfuient
Chaque saison le ciel constelle

Orion règne, pays trempé
Par draps de neige niveleuse
Le feu Saint-Elme à son épée
Lame plongée en nébuleuse
Rubis à l'épaule accroché
C'est la géante Bételgeuse
Et ce saphir mis à son pied
Rigel en Eridan nageuse

Disparu février frileux
Racine en branche montante sève
Arcturus qui conduit les boeufs
Par-dessus l'horizon se lève
Inversement, Sirius radieux
Le Grand Chien à la course brève
La plus brillante dans les cieux
Mars mourant son règne s'achève

Passés parfums des seringas
Voyez briller trois étincelles
Deneb, Altaïr et Véga
L'été ce sont les trois plus belles
Le seigle mûrissant déjà
Cygne au long cou déploie ses ailes
Amandes cueillies pour l'orgeat
L'Aigle chasse les hirondelles

Voici quand noirs sont les sureaux
Le champ lumineux des Pléiades
Aldébaran l'oeil du Taureau
Qui scintille parmi les Hyades
Tombées les feuilles des rameaux
Mira se meurt sous les aubades
C'est la naissance des Gémeaux
Quand on chante les sérénades


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