Alain Simard
SALAUD


J'aurais voulu être comme toi
Curieux et passionné
Enjoué, intéressé
À tous ces gens autour
J'aurais voulu être comme toi
Entouré et aimé
Mais moi ceux que j'aime
Je les ai jamais aimé

J'ai rien dit à l'homme
Qui est parti trop tôt
Pas même une phrase d'homme
Pas même un demi-mot
Et les chagrins s'empilent
Comme des bidonvilles
À l'arrière des cafés
Je vous ai tous abandonnés

Je suis un vrai salaud
Et je cours toujours je suis au large
Quand je sens le froid sur la peau
Je ris ou bien je m'enrage

Et j'ai tout pris de toi
Tes visions, tes pensées
Comme un vampire assoiffé
Tout pris et rien laissé
Et la pluie comme une cage
Emprisonne la rage
De ses barreaux mouillés
Je vous ai tous abandonnés

Je suis un vrai salaud
Et je cours toujours je suis au large
Quand je sens le froid sur la peau
Je ris ou bien je m'enrage

Je suis un vrai salaud
Et je cours toujours dans le métro
Dans cette ville trop loin de la mer
Dans ce puits privé de lumière

Je suis un vrai salaud
Et je cours toujours je suis au large
Quand je sens le froid sur la peau
Je ris ou bien je m'enrage

Je suis un vrai salaud
Et je cours toujours dans le métro
Dans cette ville trop loin de la mer
Dans ce puits privé de lumière


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