René Simard
L'ÂNE ET LA POUPÉE


Un petit âne de porcelaine
Était rangé au fond d'un placard
Quand une grande poupée de laine
Sagement près de lui vint s'asseoir

Car dans ses yeux gris comme un orage
Elle avait cru voir briller des pleurs
Mais non ce n'était pas un mirage
Il était au chagrin dans son coeur

Car il rêvait de voyage
Et de beaux pays plein de fleurs
Comme dans les livres d'images
Où tout s'en vont la joie, le bonheur
Mais notre grande poupée de laine
Savait bien que s'il partait au loin
Son petit âne de porcelaine
Se perdait et se serait la fin
Si tu veux bien je t'emmène
Lui dit tendrement la poupée
Tu ne sais pas mais je t'aime
Et près de moi je veux te garder

Et tous les deux d'un pas tranquille
S'en allaient au hasard des chemins
Se baladant de ville en ville
Sans jamais craindre les lendemains

Mais l'aventure ne fut point belle
Car moi j'ai rencontré aujourd'hui
Un petit âne aux cheveux de laine
Une jolie poupée aux yeux gris

Mais l'aventure ne fut point belle
Car moi j'ai rencontré aujourd'hui
Un petit âne aux cheveux de laine
Une jolie poupée aux yeux gris


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