Fabienne Thibeault
L'ÉCUREUIL ET LE ROUGE-GORGE
J.F. Lamothe


Dans un arbre creux par la foudre noirci
Sur branches mortes et mortes feuilles
Un rouge-gorge chauffe le nid
Qu'il s'est construit, sous poudrerie
Préserve sa vie mort porte-feuilles
Y'é t'assez vieux mais ben que trop gelé
Pour s'envoler

Le froid a tout givré de bleu, de noir, de blanc
Tous les habitants rêvent maintenant emmitouflés
Un écureuil qui a fait le deuil de sa maison
Se cherche un seuil le temps que revienne le vert des champs

Sous le vent d'été
La neige a tout blanchi
L'entrée des terriers
Pis note mangeur de noix perdu dans le bois
Au rouge locataire a demandé

Passes-tu l'hiver ici, t'as pas trop l'air d'une perdrix
Moi si j'étais toé je volerais vers l'île aux Canaries
C'est ta coutume de laisser le froid
Je vas prendre le toit, moé j'ai pas de plumes
Ou ben tasse-toé a moins que tu m'apprennes à voler

Les autre rouges-gorges m'ont laissé au creux de l'île Anticosti
Maintenant y se roulent dans le sable chaud
Et jouent peut-être aux colibris
Je peux pu voler mais y'a de la place dedans note nid
Je peux juste parler de théorie
Le temps que reprenne, mon aile brûlée


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