Charles Trenet
AUGUSTINE ET AUGUSTIN
Paroles et musique: Charles Trenet, 1934


Sur la grand-route, vers midi
Si chaude au milieu du village
Fallait voir les garçons hardis
Parler aux filles les moins sages.
Il y avait là tout le pays
Toute une jeunesse charmante
Qui allait puiser de l'eau dans le puits
Dans le puits, sous l'arbre qui chante
Ce puits d'où sortira toute la vérité
Des amours d'Augustin, des amours d'Augustine.
2e puits portait en lui quelque fatalité
Car c'est bien là qu'ils se parlèrent j'imagine
Et disaient-ils des choses osées
Oh, non, pas du tout, ils disaient:
Donnez-moi la main, Augustine
Donnez-moi la main, Augustin
Vous êtes ma voisine,
Je suis votre voisin
Je suis votre cousine
Et moi votre cousin
J'aime votre beau teint
Vos bottines,
Vos cheveux blonds platine
Ils sont teints.
Je vous aime Augustine
Je vous aime Augustin
Augustine, Augustin
La voisine, le voisin
La cousine, le cousin,
Les bottines, le beau teint
Quittons ce patelin Augustine
Oui partons demain Augustin
Augustin qu'elle épousera un beau matin.

Vers la grand-ville ils sont allés
Augustin travaille comme un phoque
Mais Augustine dessalée
Fréquente les bars équivoques.
Avec un Cubain, certain soir
Elle partit au bal musette.
Mal lui en prit car le grand Noir
La traita comme une amusette
Dans un hôtel meublé de la place Clichy
Elle dut faire la noce avec des vieux sans âge
Mais un soir qu'Augustin cherchait dans tout Paris
Il rencontra la fille et le Cubain sauvage
Est-ce qu'il leur dit des choses vexées
Oh, non, pas du tout, il disait:
Je te retrouve enfin, Augustine
Je te retrouve enfin, Augustin
Tu n'es qu'une gamine
Oh mon cher gamin
Tu sera sa concubine
C'est un concubin
Mon petit coquin
Ma coquine
Tu n'as pas bonne mine
Je n'ai pas bonne main
Je t'aime Augustine
Je t'aime Augustin
La gamine, le gamin
Concubine du Cubain
La bonne mine, la bonne main,
Et c'est de puis ce jour qu'Augustine
Aime pour toujours Augustin.


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