Tri Yann
LA VILLE QUE J'AI TANT AIMÉE


Elle est née d'une ferme
Tout en haut d'un rocher
Cette ville que j'ai tant
Tant et tant aimée

Du lavoir a l'hiver
De l'église a l'été
Les siècles s'enchaînaient
Aux années.

Il y avait les moissons
Pour vacances l'été
Et les femmes saignaient
Sur le lin des rouets

Et la pluie tombait blanche
Sur les toits ardoises
De la ville que j'ai tant
Aimée.

Et puis une ombre grise
Un matin c'est levée
L'herge rouille et l'aubier
Est gelé.

Ils ont tout brise
Balaye et brûle
Ils ont tout interdit
Tout arrache

Et la pluie tombait noir
Sur les toits ardoises
De la ville que j'ai tant
Aimée.

J'y ai vu un gamin
En costume arlequin
Peindre un arbre bleuté
Dans un étang gelé

Nous avons su apprendre
Aux enfants a rêver
Dans la ville que j'ai tant
Aimée.


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