Anne Vanderlove
À TOI LILI MARLÈNE


Dans cette gare d'une ville inconnue
Où j'attendais un train qui n'est jamais venu,
Je ne suis ni blonde, ni de Berlin,
Pourtant il m'a pris les deux mains.
Chante-moi Lili Marlène...
Chante-moi Lili Marlène...

Je n'avais pas le coeur à faire des manières.
J'ai bu un verre de vin, il a bu de la bière,
M'a parlé de guerres oubliées:
De son grand-père qui aimait
Lili, Lili Marlène...
Lili, Lili Marlène...

Et de ce réverbère à l'angle de la rue
Qui frangeait de lumière leurs ombres éperdues,
De la mitraille et des obus
Dont il n'est jamais revenu,
Adieu Lili Marlène...
Adieu Lili Marlène...

Dans cette gare oubliée dans la nuit,
Il a pleuré, j'ai pleuré avec lui.
Où s'en vont les ombres légères
De ceux qu'on aime de ceux qu'on perd?
Et toi Lili Marlène...
Et toi Lili Marlène...

On avait dans les yeux comme une pluie d'hiver,
Comme une solitude de vieux réverbères.
On a chanté pour son grand-père
Pour que son âme retrouve celle
De sa Lili Marlène...
De sa Lili Marlène...

La la la...
Et on a bu un autre verre
À l'absurdité de la guerre,
Et à Lili Marlène,
À toi Lili Marlène,
Adieu Lili Marlène...


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