Anne Vanderlove
LES DEMOISELLES DU VENT D'OCTOBRE


Les demoiselles du vent d'octobre
Ont retourné leurs parapluies
Dans la bourrasque qui les emporte
Elles redeviennent presque jolies

Dans la bourrasque qui les emporte
Et ses caresses de feuilles mortes

Leurs chignons au vent, se dénouent
En longues écharpes de brume
Qui s'enroulent autour de leur cou
Comme de fragiles écumes

Le vent d'octobre est un peu fou
Qui les embrasse dans le cou

Les demoiselles du vent d'octobre
Ont des frissons de tourterelles
Dans la bourrasque qui les escorte
À l'abri des portes cochères

C'était la guerre, oui, mais laquelle?
Comment s'appelait ce lieutenant
Qui est parti pour l'Angleterre?
Mais il y a tellement longtemps

Une lampe s'allume à l'étage
Elles ont rangé leurs parapluies
Leurs cheveux redeviennent sages
Elles oublient qu'elles étaient jolies

Les demoiselles du vent d'octobre
Parfum cannelle et pommes au four
Lilas, vanille et bergamote
Rêvent la nuit d'ouvrir leur porte

À ce vent d'octobre un peu fou
Qui les embrasse dans le cou
À ce vent d'octobre un peu fou
Et ses caresses de feuilles mortes


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