Anne Vanderlove
LÀ-BAS, À VILGO


Quand les chansons, les bouquins, nous parlent de l'enfance
On déballe le costume marin, les mèches blondes, les socquettes blanches
La grand-mère qui sent le jasmin, la vieille soupière en faïence
De la dentelle dans tous les coins et la mélancolie commence

Là-bas, à Vilgo
Ils étaient en nylon, les rideaux

REFRAIN:
Faute de goût ou manque d'argent, demandez à mes parents
Là-bas, à Vilgo
Entre la Délo, les courses en biclo
Et les jeudis matin au goût de sucre et de beurre
Un brocanteur du cœur n'y trouverait pas son bonheur

Nos voisins n'étaient pas sortis d'Oxford, je vous assure
Ils nous réveillaient la nuit, les soirs de paye ou de biture
Le jour, nos ballons explosaient de temps en temps leurs fenêtres
Et quelquefois, on oubliait un pétard dans leur boîte aux lettres

Là-bas à Vilgo,
Ils n'étaient pas épais, les carreaux

REFRAIN

Avec nos petits copains manouches, les terrains vagues à l'âme
Cheveux frisés, regards louches, on fumaillait des lianes
On n'est pas nés dans du satin ni sur un tas de charbon
C'est pas moelleux, c'est pas chagrin, mais comment dire que c'était bon

Là-bas à Vilgo
Ils n'étaient pas méchants les marmots

REFRAIN

Là-bas à Vilgo
Entre la Délo, les courses en biclo
Et les jeudis matin, au goût de sucre et de beurre
Un brocanteur du cœur n'y trouverait pas son bonheur


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