Dick Annegarn
DÉSOLÉ


Bourre ta valise de tickets de train
Et n'oublie pas de fermer la télé
Ferme le gaz, ouvre grand les fenêtres
C'est la saison des démons et des fées

L'un a un tout gentil chapeau melon
L'autre a une robe à dessus à jabot
Mais tous s'en vont à la traîne d'une fête
Qui est peut-être une fête de trop

Désolés, ravalés
Ce qui reste de leurs pensées

Rends la monnaie à la dama à la caisse
Fais-lui une bise, n'oublie pas tes journaux
Regarde l'heure, la tension est en baisse
Ce train n'attend pas les rigolos

Désolés, ravalés
Ce qui reste de leurs pensées

Zorro, tout seul dans un imperméable
Dans un soufflet, entre deux wagons-lits
Ça va et vient, c'en est insupportable
À la pipi-partie, toute la famille

Désolés, ravalés
Ce qui reste de leurs pensées

La Traviata d'une course à la montre
Tout le monde presse, c'est une autre télé
Toutes les hôtesses qui s'échangent des adresses
Et changent de peau, tout selon la mêlée

Désolés, ravalés
Ce qui reste de leurs pensées

Ce qui leur reste, c'est une bien vieille histoire
C'est pas possible, de mener cette époque
Sans avocats, sans amis, à Stammheim

Désolés, ravalés
Ce qui reste de leurs pensées


À la page des textes de Dick Annegarn
À la page des textes