Barbara
A PEINE

R. Romanelli - Barbara, 1970


A peine le jour s'est levé,
A peine la nuit va s'achever,
Que déjà, ta main s'est glissé.
Légère, légère,
A peine sorti du sommeil,
A peine, à peine tu t'éveilles,
Que déjà, tu cherches ma main,
Que déjà, tu frôles mes reins.

L'aube blafarde, par la fenêtre,
L'aube blafarde, va disparaître,
C'est beau, regarde par la fenêtre,
C'est beau, regarde le jour paraître.

A chaque jour recommencé,
A se vouloir, à se garder,
A se perdre, à se déchirer,
A se battre, à se crucifier,
Passent les vents et les marées,
Mille fois perdus, déchirés,
Mille fois perdus, retrouvés,
Nous restons là, émerveillés.

Ton indocile, ta difficile,
Et puis docile, ta si fragile,
Je suis la vague où tu te noies,
Et je m'enroule au creux de toi.

A peine le temps s'est posé,
Printemps, hiver, automne, été,
Tu t'en souviens, c'était hier,
Printemps, été, automne, hiver,
A peine tu m'avais entrevue,
Déjà, tu m'avais reconnue,
A peine tu m'avais souri,
Que déjà, je t'avais choisie.

Mon indocile, mon difficile,
Et puis docile, mon si fragile,
Tu es la vague où je me noie,
Tu es ma force, tu es ma loi.

Dans la chambre, s'est glissée l'ombre,
Je t'aperçois dans la pénombre,
Tu me regardes, tu me guettes,
Tu n'écoutais pas, je m'arrête,
Au loin, une porte qui claque,
Il pleut, j'aime le bruit des flaques,
Ailleurs, le monde vit, ailleurs,
Mais nous, nous vivons là, mon coeur.

Et je m'enroule au creux de toi,
Et tu t'enroules au creux de moi.

Le temps passe vite à s'aimer,
A peine l'avons-nous vu passer,
Que déjà, la nuit s'est glissée,
Légère, si légère,
Ta bouche à mon cou, tu me mords,
Il fait nuit noire au dehors,
Ta bouche à mon cou, je m'endors,
Dans le sommeil, je t'aime encore.

A peine je suis endormie,
Que déjà, tu t'endors aussi,
Ton corps à mon corps, se fait lourd,
Bonsoir, bonne nuit, mon amour...


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