Barbara
LES HAUTES MERS

Barbara - F. Wertheimer, 1973


Quand il me prend d'être haute mer,
Aux grandes lunes d'équinoxe,
Et que je viens battre vos terres,
De brumes et de paradoxes,
Je peux abattre le château,
Je peux éteindre le volcan,
Quand je suis vent qui vient de l'eau,
Et que mes eaux valsent au vent,

Quand je deviens haute mer,
Aux grandes lunes d'équinoxe,
Quittez vos châteaux et vos terres,
Et mettez vos habits de noce,
Marchant au-devant de mes eaux,
Avancez-vous dans ma lumière,
Et faites-vous plus beaux que beaux,
Pour épouser la haute mer,

Et qu'un grand goéland,
Aux lunes rousses de l'automne,
Pour nos noces d'argent,
Joue dans le glas qui sonne,
Mais quand je suis à marée basse,
Au grand soleil de la Saint-Jean,
Et que mes grandes eaux se lassent,
Et que se sont couchés mes vents,

Quand j'ai le coeur à marée basse,
Rendez-moi le rire de mes enfants,
Les cerfs-volants au vent qui passe,
Et mes rêves de sable blanc,
Et je resterai mer étale,
Entre équinoxe et Saint-Simon,
Je vous rendrai vos soleils pâles,
Mais laissez-moi mes goémons...


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