Gilbert Bécaud
LES ENFANTS OUBLIÉS



Les enfants oubliés traînent dans les rues,
Sans but et au hasard:
Ils ont froid, ils ont faim, ils sont presque nus
Et leur yeux sont remplis de brouillard.
Comme une volée de pauvres moineaux.
Ils ont pour rêver le bord des ruisseaux.
Recroquevillés sous le vent d'hiver.
Dans leur pull-over de laine mitée.
Les enfants oubliés traînent dans les rues.
Sans but et au hasard.
Ils froid, ils ont faim, ils sont presque nus.
Et leur yeux sont remplis de brouillard.

Les enfants oubliés n'ont pour seuls parents
Que les bruits des grands boulevards;
Dans le creux de leurs mains.
Ils tendent aux passants
Des objets dérobés au bazars.
Ils ont pour s'aimer d'un naïf amour
La fragilité des mots de velours;
Ils ont pour palais tout un univers
Dans les courants d'air des vastes cités.
Les enfants oubliés traînent dans les rues,
Tout comme des petits vieux.
Ils ont froid, ils ont faim,
Ils sont presque nus,
Mais ce sont les enfants du bon Dieu.


À la page des textes de Gilbert Bécaud
À la page des textes