Quand les clochards s'endorment collés les uns aux autres
Dans le brouillard on dirait que c'est la paix qui se vautre
Pour un instant plein de douceur
Les continents touchent à leur coeur
Quand les clochards sont enroulés dans leurs gilets
Quand les clochards tournent sur la grille comme des poulets
Pour un instant plein de chaleur
Les continents percent leur coeur
Comme sont lépreuses les secrètes parties des anges
Galeux désordre de l'esprit
Où les blessures se confondent
Sur le poignard vif de la nuit
Qui vient tracer le cercle vicieux des songes
Qui vient bercer des images qui se fondent
Sans s'effacer enfance ronde
Rêves enlacés quand les clochards
Les anges et les démons s'égarent
Quand les clochards s'endorment collés les uns aux autres
Les yeux hagards, serrant les coudes comme des apôtres
Pour un instant plein de douceur
Les continents touchent à leur coeur
Quand les clochards s'endorment collés les uns aux autres
Les dieux froussards versent des larmes comme les vôtres
Pour un instant plein de candeur
Les continents mouillent leur coeur
Comme sont lépreuses les secrètes parties des anges
Dans l'océan de la folie
Ultime beauté de la détresse
Que le pauvre diable porte en lui
Pour mieux sonder son infinie tristesse
Et la chanter l'amour qui plonge
Le coeur qui gonfle comme une éponge
Quand les clochards les anges et les démons s'égarent
Quand les clochards s'endorment collés les uns aux autres
Dans l'air blafard on dirait que c'est la mort qui se vautre
Pour un instant plein de stupeur
Les continents touchent à leur coeur
Quand les clochards sont des richards