Tempête dans un bénitier,
Le souverain pontife avecque
Les évêques, les archevêques,
Nous font un satané chantier.
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent,
Tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin,
La messe nous emmerde.
A la fête liturgique,
Plus de grandes pompes, soudain,
Sans le latin, sans le latin,
Plus de mystère magique.
Le rite qui nous envoûte
S'avère alors anodin,
Sans le latin, sans le latin,
Et les fidèles s'en foutent.
O très Sainte Marie mère de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin.
Je ne suis pas le seul, morbleu!
Depuis que ces règles sévissent,
A ne plus me rendre à l'office
Dominical que quand il pleut.
Il ne savent pas ce qu'ils perdent
Tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin,
La messe nous emmerde.
En renonçant à l'occulte,
Faudra qu'ils fassent tintin,
Sans le latin, sans le latin,
Pour le denier du culte.
A la saison printanière
Suisse, bedeau, sacristain,
Sans le latin, sans le latin
Feront l'église buissonnière,
O très Sainte Marie mère de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin.
Ces oiseaux sont des enragés,
Ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent
La saine et bonne vieille branche
De la croix où ils sont perchés.
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent,
Tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin,
La messe nous emmerde.
Le vin du sacré calice
Se change en eau de boudin,
Sans le latin, sans le latin
Et ses vertus faiblissent.
A Lourdes, Sète ou bien Parme,
Comme à Quimper Corentin,
Le presbytère sans le latin
A perdu de son charme.
O très Sainte Marie mère de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin.