Georges Brassens
LE VIEUX FOSSILE

Paroles de Georges Brassens, musique de Marcel Amont


Quand elle passe avec ses appas,
Et qu'on ne la contemple pas,
On est un mufle un esprit bas,
Un vieux fossile.
Mais qu'on la dévore des yeux,
On est un pourceau malicieux.
Pour lui complaire, justes cieux,
C'est difficile.

Quand on ne lui fait pas la cour,
Pas le moindre galant discours,
On est un mufle sans recours,
Un vieux fossile.
Qu'on lui tienne des propos flatteurs,
On est un fourbe, un séducteur,
Pour être juste à sa hauteur,
C'est difficile.

Quand on néglige de poser,
Sur sa bouche en coeur un baiser,
On est un mufle renforcé,
Un vieux fossile.
Qu'on aille lui sauter au cou
On récolte une moisson de coups.
Pour faire une chose à son goût,
C'est difficile.

Quand, pétri de bons sentiments,
On l'aime platoniquement,
On est un mufle, un garnement,
Un vieux fossile.
Qu'on lui manque un peu de respect,
D'être un Faune on devient suspect,
Avec elle pour être en paix,
C'est difficile.

Quand étant passé sur son corps,
L'on s'enfuit et l'on court encore,
On est un mufle de record,
Un vieux fossile.
Qu'on veuille vivre à ses côtés
Elle crie "vive la liberté"
Tomber juste à la vérité,
C'est difficile.

Quand elle attente à la vertu,
Qu'elle nous trompe et qu'on la tue,
On est un mufle, un être obtus,
Un vieux fossile.
Qu'on pardonne, on est à l'instant
Plat, vil, cocu, battu, content.
Pour n'être pas à contretemps,
C'est difficile.

Ceci dit, belles, je vous l'avoue
Le chemin qui mène vers vous,
Je le suivrai toujours tel un fou
Digne d'asile.
En vous faisant toujours crédit,
Car il est naturel pardi,
Que le chemin du paradis
Soit difficile.
Soit difficile.


À la page des textes de Georges Brassens
À la page des textes