Femmes, que vous êtes jolies!
Quand vous avez seize printemps
Et que vos grands yeux innocents
Sur chaque chose s'extasient,
Toutes les roses vous envient,
Et le lys lui-même est jaloux
De la blancheur de votre cou.
Femmes, que vous êtes jolies!
Femmes, que vous êtes jolies!
Quand vous portez un voile blanc,
Quand vous prononcez en tremblant
Le mot qui toujours vous lie
Et le soir, sous les draps blotties,
À la lueur d'un demi-jour,
Toutes frémissantes d'amour.
Femmes, que vous êtes jolies!
Femmes, que vous êtes jolies!
Quand, près du berceau d'un enfant
Vous veillez anxieusement,
Le front brûlant, l'âme attendrie
Vous avez d'un ange qui prie,
Le sincère recueillement.
Avec votre coeur de maman.
Femmes, que vous êtes jolies!
Femmes, que vous êtes jolies!
Quand vous apaisez les douleurs,
Quand votre main sèche les pleurs
Quand vous donnez a qui mendie
Et sous les balles ennemies,
Quand, sublimes, vous vous baissez
Pour soigner nos petits blessés
Femmes, que vous êtes jolies!