Rien qu'un dimanche au bout de la semaine
Et de l'encre bleu plein les mains
Et des recréations qui traînent
Au milieu des journées sans fin
Parfois tu m'écris une lettre
Où tu signes que d'un point
Ça met du soleil à ma fenêtre
Mais pour toi ça ne résout rien.
Je te réponds ma lycéenne,
Moi qui ne suis plus lycéen,
Tu veux quelqu'un qui te comprenne,
Je te comprends, j'essaie au moins.
Derrière un maquillage timide
Un peu de noir autour des yeux
Viens se cacher la peur du vide
Tu penses "nous" mais tu dis "je"
Bien sûr, tes parents tu les aimes
Mais tu dis qu'ils ne comprennent rien
Ce n'est pas l'avenir qui t'entraîne
Mais c'est l'ennui qui te retient.
Même si ta vie commence à peine
T'as déjà plus envie de rien
Et ce frisson que tu entraînes
N'est qu'une larme sans chagrin
Ta chambre est une grande scène
Mais les roses sont des photos
Et la voix qui te dit "je t'aime"
N'est qu'une chanson à la radio.
Dans tous les disques et tous les livres
Qui sont les décors de tes nuits
Tu cherches une raison de vivre
Comme un écho à ton ennui
Je n'ai de toi que quelques lignes
Quelques mots écrits à la main
Mais à mon tour je te fais signe
Même si tu m'oublies demain.
Le temps qui passe me fait de la peine
Et il nous sépare déjà
Mais tes angoisses et puis les miennes
Viennent à se ressembler parfois
Je te réponds ma lycéenne
J'aimerais être lycéen
Je veux quelqu'un qui me comprenne
Si c'était toi, ce serait bien.