Faut se méfier de l'eau qui dort,
Et ce nénuphar sur ce corps
Peut en cacher un autre.
Prière de ne pas se pencher
Sur ce sein sans s'être assuré
Qu'il en existe un autre.
Faudrait-il jeter au-dehors
Ce qui pourrait blesser ce corps,
Y faire déchirure?
Et se défendre de marcher,
Pour voir si ce gazon taillé
Mène à la source pure?
Tout ce qui brille n'est pas de l'or,
Tout ce qui dort n'est pas de l'eau.
On ne jette pas que des sorts,
On ne sort pas que du ruisseau.
En désespoir de cause,
Elle s'est jetée à l'eau.
Allô?
Personne au bout du fil,
Au bout du fil de l'eau.
Sur un tapis de fleurs-feuilles,
On l'a étendue.
Sans doute pour un excès de peine,
Par amour déçu,
Elle s'était jetée dans la Seine,
La Seine n'en a pas voulu.
Et pour que la vie lui revienne,
J'ai mis mes lèvres sur les siennes,
Elles m'ont répondu.
- "Faut se méfier de l'eau qui dort,
Et ce nénuphar sur mon corps
Peut en cacher un autre.
Prière de ne pas se pencher
Sur mon sein s'en s'être assuré
Qu'il en existe un autre.
Et veuillez jeter au-dehors
Ce qui pourrait blesser mon corps,
Y faire déchirure,
Dès lors, allez si vous voulez
Le long de ce gazon taillé
Jusqu'à la source pure.
Je brille parce que je suis de l'or,
Je dors parce que je viens de l'eau,
Mais je peux te jeter un sort
Qui te mènera au ruisseau."
En désespoir de cause,
Si je me jette à l'eau,
Allô?
Te trouverai-je au bout...
Au bout du fil de l'eau?