Si je te parlais de mon pays
Où coulent le lait et le miel
Où l'hirondelle a fait son nid aussi
Si je me disais hériter
D'un glèbe, une terre promise
Que j'aurais voulu partager même ma chemise
Chaque homme a sa maison sa rue
Une femme dort au chevet de son enfant
Les roses ont des épines bien entendu
Mais la neige est fidèle en son temps
Tu me dirais, c'est légitime
Qu'on t'a volé jusqu'à ton nom
Qu'on a souillé jusqu'à ton hymne de front
Les yeux rougis d'un sang amer
Tu envierais mon abondance
Qu'on a refusé à ton père pour peu de chance
Le sable a balayé ta rue
Et la mort s'attarde encore sur ton enfant
Tes larmes sèches et ta terre aride en plus
N'ont jamais vu refleurir un printemps
Un jour j'ai quitté mon palais
Pour goûter un peu ta misère
Et j'ai sillonné tes secrets mon frère
Et j'ai compris tes mots troublants
Le regard en furie au ciel
Lui que j'ai jugé trop pesant et si cruel
Alors un sage un inconnu
Et mon âme a dit sois fort, toi mon enfant
J'ai le monde à refaire je t'ai entendu
Je le tiens, il viendra si tu m'entends