Joe Dassin
TELLEMENT BU, TELLEMENT FUMÉ Joe Dassin, Pierre Delanoë, Claude Lemesle
Je ne me souviens même pas de la couleur de ses yeux;
Je crois bien qu'ils étaient bruns, je parie qu'ils étaient bleus...
Je me rappelle seulement que je l'ai aimée,
Tellement bu, tellement fumé.
Dans ma mémoire brouillard je ne retrouve plus son prénom,
Dans mes idées fumés je sais à peine son brouillon,
Je ne sais plus ce qu'elle disait sauf que j'y ai cru, -
Tellement fumé, tellement bu.
L'oubli, ça tient à quoi? Des glaçons dans un verre,
Un halo de tabac dansant dans la lumière,
Ça tient à rien du tout, l'oubli, c'est comme la vie.
Je revois vaguement un studio mal meublé,
Mais qui pourrait me dire la couleur du papier?..
Y'avait sûrement un lit puisqu'on s'est aimé, -
Tellement bu, tellement fumé.
L'oubli, ça tient à qui? Une inconnue qui passe,
Qui s'égare une nuit au fond de mon impasse...
L'oubli, ça tient à rien du tout, mais pas à nous.
Une fille dans Normandie pour arroser le beau temps,
Un retour à Paris je ne sais plus trop comment,
Sauf la vague impression que c'était foutu...
Tellement fumé, tellement bu.
Qu'est-ce que je suis con d'avoir déchiré sa photo...
J'aimerais bien la revoir, j'ai plus son numéro.
De toute façon, je ne sais plus téléphoner,
Tellement bu, tellement fumé.