Se faufilant parmi la foule
Et à travers les rues de Paris
C'est l'heure où l'apache à la coule
Les mains dans les poches sans bruit
Viens faire sa ronde nocturne
On dirait un oiseau de proie
Guettant de son oeil taciturne
Pour faire le coup du père François
Il revient un soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Frôlant le passant
Le regard inconscient
La môme cherche fortune
Son homme, un costaud,
Vous tue s'il le faut
Pour une brime
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Ayant passé par la centrale
L'apache, un bandit dangereux,
Un jour quitta la capitale
Pour faire son service un joyeux
Mais il est jaloux de sa môme
Bravant le danger, il s'enfuit
Sachant qu'elle avait un autre homme,
Revient sur les pavés de Paris
Il descend le soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Il surprend Julie
Et son coeur a bondi
Dans son infortune
Sans lui dire un mot
D'un coup dans le dos
Il tue la brune.
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Mais voilà dans la nuit qui s'achève
L'on vient de dresser l'échafaud
On voit dans le jour qui se lève
Briller le sinistre couteau
L'apache va payer ses dettes
Sa dernière heure vient de sonner
Pendant qu'on lui fait la toilette
Le remords le fait frissonner
Il descend le soir
Dans la nuit brune
Le long du trottoir
Il tue Mélie
Et son coeur a bondi
Dans son infortune
Un père, une maman
Pleurant son enfant
Dans la nuit brune,
Mourir sous le couteau
C'est le sort des costauds de la lune.