Eh bien Marianne, avec des flics
A joué la démocratie,
Sur trois passants, y a deux indics,
Et le troisième est en habit
Eh bien Marianne avec ta clique
A joué encore mieux qu'en Grèce
Sur trois passants, y a deux indics,
Et le troisième est CRS.
Mais sous tes airs de fine gueule
Il y a la révolution qui gronde,
Il y a la révolution qui gueule,
Et moi, j'aime Marie ma blonde
Eh bien Marianne avec tes armes
Brisé le nom de nos cercueils
A Paris devant tes gendarmes
Il faut oser porter le deuil
Tu nous a déjà fait Charonne,
C'était bien pour un premier tour.
T'as rempilé à la Sorbonne
Et t'as gagné à billancourt
Mais sous tes airs de fine gueule
Il y a la révolution qui gronde,
Il y a la révolution qui gueule,
Et moi, j'aime Marie ma blonde
Tu me feras l'âme soumise
Tu interdiras mes chansons
Et pour peu que tu me relises
Je finirai dans tes prisons
Et l'on y fait vite finir,
On dit que le silence est d'or
Mais je crierai pour le plaisir
Eh bien Marianne avec tes morts
Mais sous tes airs de fine gueule
Il y a la révolution qui gronde,
Il y a la révolution qui gueule,
Et moi, j'aime Marie ma blonde
Et qu'on ne vienne pas me dire
Que je fais commerce de mots
Je ne joue pas les faux martyrs
De la faucille et du marteau,
Je ne joue pas les faux maos,
Ni les anars façon seizième,
Convaincus d'apprendre aux prolos
A chanter Gloire au dix-septième.
Mais sous les airs un peu bégueules
Il y a la révolution qui gronde,
Il y a la révolution qui gueule,
Et moi, j'aime Marie ma blonde
La liberté qu'on assassine
Je ne la vends pas en chanson
J'habite à coté d'une usine
Et ne connaît pas les salons.
Mais j'ai vu de mes yeux de gosse
Tant de vérités sur les murs
Que j'eus la révolte précoce
Et tôt mes premières blessures.
Mais sous mes airs un peu bégueules
Il y a la révolution qui gronde,
Il y a la révolution qui gueule,
Et moi, j'aime Marie ma blonde