Quand le soleil descend à l'horizon
À Saigon
Les élégantes s'apprêtent et s'en vont
De leurs maisons
À petits pas, à petits cris,
Au milieu des jardins fleuris,
Où volent les oiseaux jolis
Du paradis.
Tendrement enlacés,
Se grisant de baisers,
Les amants, deux par deux,
Cherchent les coins ombreux.
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!
Nuit d'ivresse, de tendresses,
Où l'on croit rêver jusqu'à la fin du jour
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!
Sur la rivière entendez-vous ces chants
Doux et charmants?
Bateaux de fleurs ou les couples en dansant
Font des serments!
Pays de rêve où l'étranger,
Cherchant l'oubli de son passé,
Dans un sourire a retrouvé
La joie d'aimer...
Éperdu le danseur
Croit au songe menteur;
Pour un soir de bonheur
On y laisse son coeur...
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!
Nuit d'ivresse, de tendresses,
Où l'on croit rêver jusqu'à la fin du jour
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!
Je veux l'oubli...
Puisque de toi mon amour infini
Reste incompris...
L'opium endort les malheureux
Et les emporte jusqu'aux cieux
Dans un nuage merveilleux
De fumée bleue...
Dans le soir qui s'enfuit,
Loin des chants, loin du bruit,
Sur la natte, endormi
Le beau rêve à repris...
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!
Nuit d'ivresse, de tendresses,
Où l'on croit rêver jusqu'à la fin du jour
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour!