O Magali ma tant aimable
A la fenêtre parais donc
Prête l'oreille à cette aubade
De tambourins et de violons
Le ciel est plein d'étoiles d'or
Et l'air est calme
Mais les étoiles pâliront
Quand te verront
Pas plus que du vent dans les branches
De ton aubade n'ai souci
Et je m'en vais dans la mer bleue
Me faire anguille de rocher
O Magali, si tu te fais, l'Oiseau volage
Chasseur à mon tour deviendrai
Te chasserai
Aux oiselets si tu viens tendre
Traîtreusement piège ou lacet
Je deviendrai l'humble fleurette
Et dans les prés me cacherai
O Magali, si tu te fais, Fleur de prairie
Moi, ruisselet je me ferai
T'arroserai
Si tu deviens ruisseau limpide
Léger nuage me ferai
Et, pour te fuir ainsi, rapide
Aux Amériques m'en irait
O Magali, si t'en vas sur les nuées
Le vent de mer je me ferai
Te porterai
Si par les mers ainsi m'emportes
Ailleurs encore m'échapperai
Du grand soleil qui fond la glace
Un rayon d'or je deviendrai
O Magali, si tu te fais, L'ardente flamme
Moi, brume épaisse deviendrai
Te voilerai.
Me faudra donc enfin te croire,
Je vois que tu ne railles pas
Voici mon annelet d'ivoire
En souvenir de nos débats.
O Magali, que bien me fait
Cette réponse. Vois les étoiles ont pâli
O Magali.