Si je meurs un beau soir d'hiver
On dira que c'est d'un cancer
Ou bien d'un truc à quelque chose
Il peut se trouver des experts
Qui décréteront au contraire
Que c'était la tuberculose
C'est pourquoi je prends les devants
Pour affirmer dès maintenant
Croyez pas ces vieux imbéciles
J'avais une santé de fer
Je n'avais qu'un petit travers
J'avais le coeur un peu fragile
Le coeur fragile
Les mains fébriles
La bouche offerte
J'aurai vécu
Sans avoir cru
L'île déserte
En attendant
Le coeur battant
La découverte
Je veux dormir
Je veux mourir
La porte ouverte
Quand on prend tout d'un coeur léger
Il paraît qu'on vit sans danger
Que la mort longtemps nous évite
Mais j'ai voulu croire au bonheur
Et j'ai pris tant de choses à coeur
Que mon coeur a battu trop vite
Au lieu d'être un homme averti
Qui se passionne au ralenti
J'ai pris le parti des poètes
C'est en cherchant la toison d'or
Que mon coeur a battu si fort
Quand j'y pense encore il s'arrête
Le coeur fragile
Les mains fébriles
La bouche offerte
J'aurai vécu
Sans avoir cru
L'île déserte
En attendant
Le coeur battant
La découverte
Je veux dormir
Je veux mourir
La porte ouverte
On me dira c'est pas sérieux
On ne s'en va pas pour si peu
Il faut des raisons bien plus fortes
Mais je n'ai pas d'autres raisons
De mettre sous le paillasson
La petite clé de ma porte
On peut mourir tout doucement
D'un petit baiser qu'on attend
D'une voix froide au téléphone
D'un mot qu'on lance à bout portant
D'une confiance qu'on reprend
D'un amour qui vous abandonne
Le coeur fragile
Les mains fébriles
La bouche offerte
J'aurai vécu
Sans avoir cru
L'île déserte
En attendant
Le coeur battant
La découverte
Je veux dormir
Je veux mourir
La porte ouverte