Jean Ferrat
DEUX ENFANTS AU SOLEIL



La mer sans arrêt roulait ses galets
Les cheveux défaits, ils se regardaient
Dans l'odeur des pins, du sable et du thym
Qui baignaient la plage
Ils se regardaient tous deux sans parler
Comme s'ils buvaient l'eau de leur visage
Et c'était comme si tout recommençait

La même innocence les faisait trembler
Devant le merveilleux, le miraculeux voyage de l'Amour

Dehors, ils ont passé la nuit
L'un contre l'autre ils ont dormi
La mer longtemps les a bercés
Et quand ils se sont éveillés
C'était comme s'ils venaient au monde
Dans le premier matin du monde

La mer sans arrêt roulait ses galets
Quand ils ont couru dans l'eau les pieds nus
À l'ombre des pins se sont pris la main
Et sans se défendre sont tombés dans l'eau
Comme deux oiseaux
Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres
Et c'était comme si tout recommençait

La Vie, l'Espérance et la Liberté
Avec le merveilleux, le miraculeux voyage de l'Amour.


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