L'anarchie est la formulation politique du désespoir. L'anarchie n'est pas un fait de solitaire; le
désespoir non plus. Ce sont les autres qui nous informent sur notre destiné. Ce sont les autres
qui nous font, qui nous détruisent. Avec les autres on est un autre.
Alors, nous détruisons les autres, et, ce faisant, c'est nous même que nous détruisons.
Cela a été dit; il importe que cela soit redit. Le Christ, le péché, le malheur,
le riche, le pauvre...nous vivons embrigadés dans des idées-mots.
Nous sommes des conceptuels, des abstraits, rien. Une morale de l'anarchie ne peut se concevoir que dans le
refus. C'est en refusant que nous créons.
C'est en refusant que nous nous mettons dans une situation d'attente, et le taux d'agressivité que
recèle notre prise de position, notre négativité est la mesure même de
l'agressivité inverse: tout est onction des pôles. Nous sommes de l'électricité
consciente ou que nous croyons telle, cela devant nous suffire.