Léo Ferré
BLUES
Extrait du poème d'Aragon "Quatorzième arrondissement"
On veille on pense à tout à rien
On écrit des vers de la prose
On doit trafiquer quelque chose
En attendant le jour qui vient
La brume quand point le matin
Retire aux vitres son haleine
Il en fut ainsi quand Verlaine
Ici doucement s'est éteint
Plusieurs sont morts plusieurs vivants
On n'a pas tous les mêmes cartes
Avant l'autre il faut que je parte
Eux sortis je restais rêvant
Tout le monde n'est pas Cézanne
Nous nous contenterons de peu
L'on pleure et l'on rit comme on peut
Dans cet univers de tisanes
Jeune homme qu'est-ce que tu crains
Tu vieilliras vaille que vaille
Disait l'ombre sur la muraille
Peinte par un Breughel forain
On veille on pense à tout à rien
On écrit des vers de la prose
On doit trafiquer quelque chose
En attendant le jour qui vient
On veille on pense à tout à rien
On écrit des vers de la prose
On doit trafiquer quelque chose
En attendant le jour qui vient...
À la page des textes de Léo Ferré
À la page des textes