Dans la brume là-bas je vois un assassin
Tout empourpré dans le couchant qui tend l'épaule
Un soleil ça descend toujours comme un vaurien
Ça vous met son couteau entre les pôles
J'ai peur de ce soleil maman, je ne sais rien
Ni toi ni moi ni eux ni ce chagrin de l'aube
Qui me fait chaque fois renaître du destin
Que vous croyez heureux qui n'est que machinal
Ma vie est un slalom entre mon mal
Mes cheveux n'ont plus de licol
Mes chiens n'ont plus de muselière
Et mes hiboux prennent leur vol
Tout à l'heure à Orly sur terre
Mes araignées font des habits
Pour les princesses de la Mort
Mes hiboux dans les bars de nuit
Boivent la mienne au ralenti
Je suis d'ici je suis d'ailleurs
Je ne suis pas et que t'importe
A toi la fille au joli coeur
Qui s'en va mesurant ma porte
A peine rabattue sur moi
Ma porte comme une visière
Ombre ma gueule d'où je vois
Tant de lumière sans lumière
Ma vie est un slalom machinal machinal
Mon ombre a son soleil qui lui lèche sa trace
Quelle horreur de m'entendre
Quelle horreur de gueuler
Quand pourrai-je m'étendre sur une marge nette
Et regarder passer le texte a la lunette
Être l'indifférent sur le monde accroupi
Le monde fait toujours pipi le cul par terre
L'espoir vaincu
L'espoir debout
L'espoir caché
Et puis le désespoir qui lui sert d'arrangeur
Ma vie est un slalom entre mon coeur
Ça pue l'éternité dans ce bar-discothèque
L'éternité de la matière à "music-love"
Et ces couples muets devant l'imaginaire
Cet adultère abstrait encombré de pilules
Au moins s'ils connaissaient le "sacre du printemps"...
Et moi qui meurs de froid devant ma page blanche