Cette neige de nuit avec mes cheveux gris
Les chiens qui s'ébrouaient des flocons de tes yeux
Ce rempart d'herbe triste et de moutons anxieux
Cette Alpe camarade accoudée à ton lit
Rappelle-toi
Le sourire de Dieu qu'on touchait de la tête
La montée à la paille avec le vent debout
Et tout debout là-haut la tendresse à genoux
Qui nous rafraîchissait le dos avec nos bêtes
Rappelle-toi
Ces fleurs de la vertu hautaine et leur fumet
Qui ressemble au fumet de tes fleurs de la lune
Et que j'allais chercher comme on cherche fortune
Au bout d'une perdrix que je n'osais tirer
Rappelle-toi
Si je meurs avant toi je veux que vagabonde
Tu souffles un vent de tous les diables au cul des gens
Apprenant notre amour à leur coeur impotent
Et que Dieu voyant ça signe la fin du monde
Rappelle-toi
Et si tu meurs devant je suivrai à la trace
Comme le chien perdu sans collier ni pâtée
Recherche tendrement son chagrin à la place
Où son bonheur si bêtement s'est arrêté