Avec ton air arrogant
Sur tes mains le sang des exploités
Que tu maîtrises, sans arrière-pensée
Et tu voles, désinvolte, la sueur des travailleurs
Conformiste, terre à terre, mais créatif
Quand il s'agit de nous faire taire
Tu mates, tu frappes, tu sapes l'énergie
Tu ne t'arrêteras que lorsque tu m'auras conquis
Et cela est ton but dans la vie
Et tu creuses, creuses le fossé
Qui te sépare du reste de l'humanité
Quand nos assassins sont insensibles
Qu'est ce qu'on attend, pour qu'à leur tour ils deviennent la cible?
Dans ta tour d'ivoire, contemple la richesse
Que tu as accumulée, à force de bassesses
Spécule sur ma vie, évalue ton profit
Réduis la taille de ton entreprise
Pour nous faire croire que rationaliser
C'est le seul moyen d'éviter la mise à pied
En fait tu nous enlèves notre dernière chemise
Pour que toi, tu puisses conserver ton prestige
Et tu creuses, creuses le fossé
Qui sépare l'homme de la dignité
Quand nos assassins sont si visibles
Qu'est ce qu'on attend, pour qu'à leur tour ils deviennent la cible?
Blâme le contexte économique, les programmes sociaux
L'instabilité politique et puis quoi encore
Pour justifier ton appétit
Le goût rance de ta soif de puissance
Patron, petit chef ou PDG
Cravaté, chromé, désensibilisé
À la misère humaine, tu opposes ton mépris
Sans savoir qu'un jour, tu en paieras le prix
Et tu creuses, creuses, le fossé
Qui sépare le rêve de la réalité
Quand nos assassins sont si risibles
Qu'est ce qu'on attend, pour qu'à leur tour ils deviennent la cible?