Jean Guidoni
ALORS JE ME SUIS ASSIS (N°2) Paroles: Pierre Philippe, musique: Astor Piazzola
Alors je me suis assis sur le banc noir
Et j'ai regardé autour de moi
Ce lieu que je pouvais reconnaître
Et qui, maintenant, aujourd'hui, me semblait si proche,
Familier, presque amical, et comme si depuis toujours comme cela,
Moi, ici, les choses étaient inscrites et décidées, sans doute,
Allant de soi, ici,
Moi seul, perdu mon sort fixé,
Mon pauvre destin classifié et évidant des liens soudain si lisibles,
Si raisonnablement tendus entre mes pensées et mes actes manqués
Ma vie et ta mort,
L'amour et le regret,
A la façon des ces trops claires déductions
Dont je riais lorsqu'elles intervenaient à point nommé
Pour donner un peu de logique au final obscure d'un de ces films policiers que j'aimais,
Mais dont je n'aurais jamais pu penser que le scénario, tout à coup,
Ressemblerait à tant à cette histoire-là,
Notre histoire, aussi gris, aussi banal qu'elle, et qui, cependant
Je crois pouvoir m'en souvenir recelait l'image belle et mystérieuse,
Inexplicable et pourtant décisive, d'un placard aux portes ouvertes
Et encore, d'un lit bien fait dans une chambre claire,
L'un et l'autre illuminés par une simple paire de draps blancs.