Jacques Higelin
POIL DANS LA MAIN

Jacques Higelin - Henri Salvador, 1988


Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin
Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer

Un jour j'ai vu une chaise
Toute seule sur le trottoir
Une putain de belle chaise toute noire en fer
Avec des lanières de plastique tendues
Une vraie chaise de bar à putes
Une chaise à l'état brut
Qui avait dû en voir et en recevoir des culs
Des gros lourdingues à fessier mou
Des petits malingres reserrés du trou
Ou des jolis voluptueux qui vous attirent le bout des yeux
Pour mieux leur passer les menottes

Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Poil dans la main payé à rien foutre
Regarder la poutre dans l'oeil du voisin

Mais va savoir a ce moment-là
J'avais perdu le goût de m'asseoir
Et d'amarrer ma solitude
Mon cafard et mes habitudes
A celles des piliers d'abreuvoir
J'en ai eu marre de les voir s'écrouler sur eux-mêmes
En se raccrochant à des histoires qui tiennent pas de bout

Ces pte titres histoires qui vous entraînent
Au fil des heures des jours des soirs des semaines
De soirs pisseux en matins blêmes
Direct au trou

Qu'il est donc doux de rester sans rien faire
Tandis que tout s'agite autour de soi
Touche à tout sauf à la moustiquaire
Touche à tout juste bon à m'amadouer


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