Michel Jonasz
LA TERRE ET LE PÈRE



"J'ai peur de couver quelque chose", disait la Terre
A l'archange du père éternel.
"On m'a mis les hommes sur le dos et ça me démange", disait la Terre.
"Pitié pour le petit personnel.
Dites au grand patron qu'y se dérange. J'ai des misères.
J'ai peur de la sale migraine.
Je tourne encore mais je tourne à la catastrophe", disait la Terre,
"Alors que tous les supérieurs se ramènent."

Et les hommes chantaient:
"On a mangé des tonnes de viande,
Picolé des tonnes de tonneaux.
Combien d'orgasmes, on se le demande, a-t-on atteint?
Liz Taylor is rich on veut l'être aussi.
On fera tout ce qui faut pour ça ici.
Combien de guerres brûlantes en tout a-t-on éteint?"

"Qu'est-ce qui t'arrive petite?", disait le père à la Terre.
"C'est un léger malaise, ma belle.
Tous ces brigands aveugles et sourds faiseurs d'histoires, princes et bergères,
Ce sont nos enfants, je te rappelle.
Moi c'est les gambettes qui me démangent", disait le père.
"Dansons et oublie ta sale migraine."

La chance qu'on a de valser comme ça à l'infini là dans les airs.
Allez! Que toutes les planètes se ramènent!

Et les hommes chantaient:
"On a mangé des tonnes de viande,
Picolé des tonnes de tonneaux.
Combien d'orgasmes, on se le demande, a-t-on atteint?
Liz Taylor is rich on veut l'être aussi.
On fera tout ce qui faut pour ça ici.
Combien de guerres brûlantes en tout a-t-on éteint?
Liz Taylor is rich on veut l'être aussi.
On fera tout ce qui faut pour ça ici.
Combien de guerres brûlantes en tout a-t-on éteint?"


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