Je m'ennuie quand tu reviens du boulot
Que t'as la douche toute remplie de mots
Plus banal que ceux des journaux
Je m'ennuie
Je m'ennuie quand il faut vaille que vaille
Subir ton consommé de volaille
Ta cuisine de femme qui travaille
Je m'ennuie
Je m'ennuie un peu plus, quand je suis seul
Et vu que je peux pas me faire la gueule
J'aime encore mieux ronger mon frein chez toi
Chez moi, c'est une seconde nature
Du moisissure, de la confiture
Et puis je m'ennuie un petit peu moins chez toi
Je m'ennuie chez ta mère qu'est bourgeoise
Qui me fait le château d'Amboise
Dans son pavillon de Seine et Oise
Je m'ennuie
Je m'ennuie comme Hitler sans sa guerre
Je m'ennuie comme un roi de Bavière
Qu'aurait pas rencontré Wagner
Je m'ennuie
Je m'ennuie même que des nuits
Je m'ennuie sous ta chemise de nuit
A frapper les douze coups de minuit
Je m'ennuie
Je m'ennuie comme l'Espagne quand il pleut
Comme la Bretagne quand c'est trop bleu
Comme un jaloux qui doit coucher à trois
Je m'ennuie comme un grand chien coupé
Comme un pédé sans ses poupées
Comme un auteur qui a plus d'idées à soi
Je m'ennuie à me jeter par moi même
A boire du café noir sans crème
A dire au méchant loup, je t'aime
Je m'ennuie
Je m'ennuie par les petits matins blêmes
Je m'ennuie dans tes moiteurs et même
Je m'ennuie quand tu me dis que tu m'aimes
Alors tu vois comme je m'ennuie
Comme c'est mon lot d'avoir le blues
Un jour, il faudra bien que je t'épouse
Pour dire à tous qu'officiellement
Je m'ennuie