Maxime Le Forestier
LA CHANSON DU JONGLEUR Paroles: Maxime Le Forestier, musique: Patrice Caratini, 1976
Idées blanches,
Idées noires
Comme les balles
Sortent des manches
Des mémoires
Et s'en vont au bal
Et se regardent
Sans arrêt
Rebondir
Sans jamais rien se dire,
Qu'elles restent
Dans leurs gestes
Bien séparées,
Dans le mélange
Dans l'échange
Deviendraient nos idées
Des idées folles
Qui s'envolent
Où l'on veut aller
A voler plus haut que nous qui sait ce qu'elles vont trouver!
Des couleurs nouvelles
Et des mots inconnus
Et des musiques irréelles
A jamais défendues.
Si vous voulez les attraper,
Vous vous casserez la gueule
Et resterez là tout seul
Comme dans les
Séries blanches,
Séries noires
De nos amours,
Quand le coeur flanche
Et veut y croire
On fait vite un détour.
On sait très bien qu'on ne va pas en mourir
Mais on ne veut rien dire.
C'est la danse
Des prudences.
N'allons pas
Pour un je t'aime
Risquer même
De faire un faux pas.
Amour en panne,
Si tu planes,
Moi je reste en bas.
A voler plus haut que nous qui sait ce que tu trouveras!
Comme sur une île,
Reconnaître quelqu'un
Dans les minutes immobiles
Qui n'auront pas de fin.
Emmène-moi, tant pis pour moi
Si je me casse la gueule.
Je resterai là tout seul
Devant les
Pierres blanches,
Pierres noires
Qui sont tombées
Des avalanches
De l'histoire
Et que j'ai gardées
Comme les bons et les mauvais souvenirs
Mais ça ne veut rien dire.
Coquillages
De la plage
Bien alignés,
Je vous regarde,
Je vous garde
Sur la cheminée.
Je vous ramasse,
Je vous passe
Dans l'autre main, et
Je vous lance dans les airs et vous partirez en fumée!
Que le vent vous porte
Où s'en vont pour finir
Les idées noires, les amours mortes
Les mauvais souvenirs.
A chaque fois, je le sais bien,
Vous tomberez dans mes mains.
Je vous lancerai sans fin
Comme les
Balles blanches,
Balles noires
Du jongleur
Qui, le dimanche,
Dans les foires,
Font notre bonheur
Et qu'on regarde sans arrêt rebondir
Sans jamais rien leur dire.