Maxime Le Forestier
LE PAPILLON
Maxime Le Forestier - Sebastian Quezada, 2012


C'est un papillon de jungle
Qui n'avait jamais rencontré
Ni le poison ni l'épingle
Qu'aucun homme n'avait nommé

Il volait sans conséquence
Au milieu des fleurs orangées
Deux pétales qui tournent et dansent
N'ont aucune idée du danger

Mais un jour près de sa branche
Un promeneur du dimanche
A su le distinguer des fleurs
Et lui a perforé le coeur

Dans la forêt mexicaine
Un ami chantait sa peine
Et la douleur de sa chanson
Au papillon donna son nom

Temenis laothoe quilapayunia
Temenis laothoe quilapayunia

Le succès attend son heure
Ignorés de tous et de tout
Il suffit parfois qu'on meure
Pour qu'on s'occupe enfin de nous

Présenté de ville en ville
Sur sa planche il était parfait
Chez les lépidèrophiles
Il faisait son petit effet

Peut-il se produire ensuite
Qu'un papillon mute en mythe
Et subjugue l'humanité
En devenant divinité

Pour autant, qu'est ce que ça change
Pour ce papillon orange
Qu'on lui ait mis un nom dessus
Il s'en fout, il ne vole plus

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