Maxime Le Forestier
PUTAIN DE TOI

G. Brassens


En ce temps-là, je vivais dans la lune
Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus
Je semais des violettes et chantais pour des prunes
Et tendais la patte aux chats perdus.

REFRAIN:
Ah ah ah ah putain de toi
Ah ah ah ah ah ah pauvre de moi...

Un soir de pluie voilà qu'on gratte à ma porte
Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat!
Nom de dieu le beau félin que l'orage m'apporte
C'était toi, c'était toi, c'était toi.

Les yeux fendus et couleur pistache
T'as posé sur mon coeur ta patte de velours
Fort heureusement pour moi t'avais pas de moustache
Et ta vertu ne pesait pas trop lourd.

Au quatre coins de ma vie de bohème
T'as promené, t'as promené le feu de tes vingt ans.
Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes
C'était toi la pluie et le beau temps...

Mais le temps passe et fauche à l'aveuglette.
Notre amour mûrissait à peine que déjà,
Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes violettes,
Et faisais des misaires à mes chats.

Le comble enfin, misérable salope.
Comme il ne restait plus rien dans le garde-manger,
T'as couru sans vergogne, et pour une escalope,
Te jeter dans le lit du boucher.

C'était fini, t'avais passé les bornes.
Et, renonçant aux amours frivoles d'ici-bas,
Je suis remonté dans la lune en emportant mes cornes,
Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats.


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