Jacques Michel
MIGRATION


J'avais une amie une compagne
Nous vivions heureux à la campagne
Cachés sur le flanc d'une montagne près du Massawipi
Ou nous avions accroché notre nid

Après douze années partagées ensemble
Le grand oiselier est venu reprendre
Ma fidèle amie ma douce ma tendre celle que j'aimais tant
Comme je ne veux pas te perdre aussi mon enfant
Sois prudent sois prudent

Maudit soit celui qui donne
Et qui reprend plus tard
Maudit soit celui qui donne
Et qui reprend plus tard
Reste ici toi l'oiseau
Mon petit comme ta mère l'aurait dit
Reste encore à l'abri
Reste ici toi l'oiseau
Mon petit ne quitte pas ton nid
Avant d'avoir grandi

Tu es encore jeune et tu es beau
Ton plumage est neuf et tu voles haut
Et de ta poitrine monte un chant d'espoir
Parce que tu sais déjà
Ce que d'autres croient savoir

Que ta chair est tendre que cela m'inquiète
Les rampants t'attendent la chasse est ouverte
Là où tu t'en vas vont-ils te descendre
Sans aucun remord
Vont-ils t'abattre à bout portant
Sois prudent sois prudent

Il y a toujours un chasseur
Aux aguets quelque part
Il y a toujours un chasseur
Aux aguets quelque part
Reste ici toi l'oiseau
Mon ami si le coeur t'en dit
Reste encore à l'abri
Reste ici toi l'oiseau
Mon ami pendant que tu grandis
Réapprend-moi la vie
Réapprend-moi la vie


À la page des textes de Jacques Michel
À la page des textes