Georges Milton
EMILIENNE
Paroles: Albert Willemetz, C.L. Pothier, musique: C. Oberfeld, 1931


J'ai lu dans l'Intran que la jeune Emilienne
Avait levé le pied de chez elle rue Rambuteau
Et que sa mère promet, si on la lui ramène
Trente-huit francs soixante, une montre et sa photo
C'est pour ça que depuis lundi matin
Je demande à tous les petits trottins:

REFRAIN:
C'est y toi qui t'appelle Emilienne?
C'est-y toi, c'est-y toi ou c'est-y pas toi?
Si c'est toi, ta mère a dit que tu reviennes
Que tu reviennes Emilienne
Que tu reviennes chez toi
Comme avant je ne t'avais jamais vue
C'est fatal je ne t'avais pas reconnue
C'est-y toi qui t'appelles Emilienne?
C'est-y toi, c'est-y toi ou c'est-y pas toi?
C'est-y toi?

Ce matin rue de la Paix, je vois une blondinette
Croyant que c'était elle vivement je presse le pas,
Mais quelqu'un me dit: "C'est Mam'zelle Mistinguett-te"
Je n'en étais pas sûr, car je ne la connais pas
Mais enfin de ne pas faire d'erreur
A la miss, j'ai dit, la bouche en coeur:

REFRAIN

Place de la Bastille, au coin de la rue de Lappe
J'ai vu tout à l'heure, une petite femme en noir
Je cavale en me disant: Il faut que je la rattrape
Si c'est Emilienne, comment que je vais l'avoir
Zut, alors, c'était un jeune curé!
Je lui ai tout de même dit pour pas me gourer:

REFRAIN

Sortant d'un hôtel, je vois place Vintimille,
Un petit jeune homme, poudré, bien ondulé
Je me dis: C'est curieux, ce garçon m'a l'air d'une fille
Si c'est Emilienne, comment je vais la filer
En marchant derrière le petit monsieur
Je lui fis, de mon air le plus gracieux:

REFRAIN

C'est rudement coton de retrouver la gamine
Voulez-vous m'aider un tout petit peu, messieurs?
Chacun n'a, pour ça, qu'à fixer sa voisine
Sous le nez, d'abord, puis dans le blanc des yeux
Et en s'y prenant discrètement
Il n'a qu'à lui dire tout doucement:

REFRAIN


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