Marc Ogeret
L'EXPULSION Paroles: Maurice Mac Nab, musique: Camille Baron, 1886
On n'en finira donc jamais
Avec tous ces nom de dieu de princes!
Faudrait qu'on les expulserait
Et le sang du peuple il crie "vingince!"
Pourquoi qu'ils ont des trains royaux,
Qu'ils éclaboussent avec leur lusque
Les conseillers municipaux
Qui peut pas se payer des belles frusques?
D'abord, les d'Orléans, pourquoi
Qu'il marie pas ses filles en France,
Avec un bon zigue comme moi
Au lieu du citoyen Brangance?
C'est-il ça de la fraternité?
C'est-il ça de la délicatesse?
On leur donne l'hospitalité
Qu'ils nous foutent au moins leurs gonzesses!
Bragance, on le connaît, cet oiseau-là.
Faut-il que son orgueil soie profonde
Pour s'être foutu un nom comme ça!
Peut donc pas s'appeler comme tout le monde?
Pourquoi qu'il nage dans les millions
Quand nous autre nous sons dans la dèche?
Faut qu'on les expulse aussi... Mais non,
Il est en Espagne, y'a pas mèche!
Ensuite y a les Napoléon,
Des muffe qu'a toujours la colique
Et qui fait dans ses pantalons
Pour embêter la République!
Plonplon! Si tu réclames encore,
On va te faire passer la frontière
Faut pas non plus rater Victor
Il est plus canaille que son père!
Moi je vas vous dire la vérité:
Les princ'il est capitalisse
Et le travailleur est exploité,
C'est ça la mort du socialisse
Ah! si on écoutait Basly
On confisquerait leur galette,
Avec quoi que l'anarchisse aussi
Il pourra se flanquer des noce chouettes!
Les princes c'est pas tout: Plus de curés
Plus de gendarmes, plus de mélétaires
Plus de richards à lambris dorés
Qui boit la sueur du prolétaire.
Qu'on expulse aussi Léon Say
Pour que le mineur il s'affranchisse.
Enfin, que tout le monde soie expulsé:
Il restera plus que les anarchisses!