REFRAIN:
Les jolies colonies de vacances,
Merci maman, merci papa.
Tous les ans, je voudrais que ça recommence,
You kaïdi aïdi aïda.
Je vous écris une petite bafouille
Pour pas que vous fassiez de mouron.
Ici, on est aux petits oignons.
J'ai que huit ans, mais je me débrouille.
Je tousse un peu à cause qu'on avale
La fumée de l'usine d'à côté,
Mais c'est en face qu'on va jouer,
Dans la décharge municipale.
REFRAIN
Pour becqueter, on nous met à l'aise,
C'est vraiment comme à la maison :
Les fayots, c'est du vrai béton,
J'ai l'estomac comme une falaise.
Le matin, on va faire les poubelles.
Les surveillants sont pas méchants,
Vu qui sont ronds comme des queues de pelles.
REFRAIN
Hier, j'ai glissé de sur une chaise
En faisant pipi dans le lavabo.
J'ai le menton en guidon de vélo
Et trois canines au Père Lachaise.
Les punitions sont plutôt dures.
Le pion, il a son pareil.
Y nous attache en plein soleil,
Tout nus, barbouillés de confiture.
REFRAIN
Pour se baigner, c'est le coin tranquille.
On est les seuls, personne y va.
On va se tremper dans un petit bras
Où sortent les égouts de la ville.
Paraît qu'on a tous le typhus.
On a le cul tout boutonneux
Et le soir, avant de se mettre aux pieu,
On compte à qui qu'en aura le plus.
REFRAIN
Je vous envoie, mes chers père et mère,
Mes baisers les plus distingués.
Je vous quitte là. je vais voir ma fiancée,
Une vieille qu'a au moins dix berges.
Les petits, on a vraiment pas de chance.
On nous fait jamais voyager
Mais les grandes filles vont à Tanger
Dans d'autres colonies de vacances.