Edith Piaf
BROWNING Paroles: R. Asso, musique: J. Villard (Gilles), 1938
Y'avait qu'à regarder sa figure
Et tout de suite on comprenait
Monsieur Browning qu'on l'appelait
Un nom qui sentait l'aventure
C'était le roi du revolver
Il en avait de magnifiques
Qu'il avait ramenés d'Amérique
Où qu'on fabrique les vrais gangsters
Il nous racontait son histoire
Son premier crime et puis la gloire
Browning Browning
Il nous montrait des tas de photos
Prises en première page des journaux
Browning Browning
Il nous disait: "Vous autres en France
Vous manquez encore d'expérience"
Browning Browning
Avec ça pas besoin d'être fort
C'est le maladroit qu'a toujours tort
Et vive Browning
Parce qu'il avait de l'élégance
Et des costumes de cinéma
Il nous regardait de haut en bas
Avec mépris et insolence
Et toutes nos femmes elles l'admiraient
"Ah! comment c'est qu'il a d'allure
Et ce type là quelle envergure"
Mais nous les hommes il nous courait
C'était toujours la même histoire
Son premier crime et puis la gloire
Browning Browning
On le voyait sur les grands journaux
Juste à côté de Greta Garbo
Browning Browning
A l'écouter on devenait bête
On n'avait plus que ça dans la tête
Browning Browning
Et nous pensions "Marre à la fin
Il nous ennuie l'Américain
Et son Browning"
Pour nous apprendre la vraie manière
Pour nous donner une bonne leçon
Il a tenu ce brave garçon
A nous montrer son savoir-faire
C'est dans une salle de restaurant
Qu'il a voulu faire l'expérience
Mais le pauvre type n'a pas eu de chance,
Comme il sortait ses instruments
Il a roulé sous la banquette
Avec un petit trou dans la tête
Browning Browning
Oh ça n'a pas claqué bien fort
Mais tout de même il en est mort
Browning Browning
Et puis quelqu'un dans le silence
A dit "Maintenant à quoi que tu penses
Browning Browning"
Il pense plus rien puisqu'il est mort
Tu parlais trop... ben t'as eu tort
Bye-Bye, Browning.