Nous étions là, quelques joyeux amis
À avoir soif un beau soir à Paris
Le bar fermait mais à force de grimaces
Nous eûmes droit à un verre sur la terrasse
Nous n'étions pas aussitôt installés
Au bruit des chaises et des tables collées
Que deux intrus, en mal d'amour
Se mirent en frais de nous tourner autour
Les discussions plus ou moins évasives
Compte tenu de cette heure tardive
Se virent agressées, sens dessus dessous
Par nos deux trouble-fête, en mal de coups
Et puis soudain, d'un geste un peu trop long
L'un d'eux mouille, de sa bière, mon pantalon
Je me lève, mû par un instinct batailleur
Tout prêt à y arracher le coeur
Mais dans un dernier sursaut salutaire
Qui s'immisce entre la paix et la guerre
Je me retins de lui sauter danse face
Pour calmement me rasseoir à ma place
Y'a quelques années, sans aucun doute
En vrai rocker, les nerfs au boutte
Je l'aurais soulevé par les dents
Pour le grafigner sur le ciment
Dites que je t'un faux dur ou que je ramollis
Ou que j'ai eu peur devant mes amis
Que je garde mes doigts pour ma guitare
Qu'ils se casseraient sur une mâchoire
Moi je pense juste que ça valait pas la peine
De gâcher toute ma fin de semaine
A cause d'une simple gorgée de bière
Qui serait tombée un peu de travers
Et le lendemain, lorsque j'ai pris l'avion
La tête toute pleine de papillons
Pour revenir tout fatigué
Dans mon pays aux mille clochers
Entre les pleurs des petits enfants
Et les petits vieux intransigeants
Je me disais: Oh pourquoi m'énerver?
C'est rien qu'un bande dessinée
Que c'est déjà assez dur de naître
De trembler pis de disparaître
Que vaut mieux s'en sortir de bon ton
En en faisant une belle chanson